D’après Abu ‘Ishaq, al-Bara’ ben ‘Azib (r) dit: «Le Messager de Dieu envoya un groupe d’ Ansarites vers Abu Rafi’ afin de l’exécuter… L’un d’eux laissa le groupe et entra dans le fortin [de l’ennemi]. Le voilà qui rapporte les faits: J’entrai dans un enclos de bêtes à eux… Ils fermèrent le portail du fortin, mais n’ayant pas trouvé l’un de leurs ânes, ils sortirent pour le chercher. Et moi de saisir l’occasion en me mêlant à eux, faisant ainsi semblant de chercher avec eux l’âne. Enfin, ayant trouvé l’âne, ils entrèrent et moi de faire de même. De nuit, ils refermèrent de nouveau le portail. Quant aux clés, ils les posèrent dans une niche, là où je pouvais les voir. Puis, lorsqu’ils furent endormis, je pris ces clés et aussitôt j’ouvris la porte… J’entrai alors chez Abu Rafi’ et l’appelai: « Hé, Abu Rafi’! » Quand il répondit à mon appel je le frappai en suivant la direction de la voix. Il poussa alors un cri et moi de sortir [tout de suite]. Mais je ne tardai pas à revenir. Cette fois je me présentai comme si j’étais un secoureur en lui disant, après avoir changé ma voix: « O Abu Rafi’… ! – Qu’as-tu…? me dit-il, que le malheur frappe ta mère! – Que t’arrive-t-il? fis-je semblant de lui demander. – Je ne sais pas…, qui est-ce qui est entré et m’a frappé? »… Je plantai alors mon épée dans son ventre et je l’enfonçai en m’appuyant dessus jusqu’à ce qu’elle eût atteint les os. Ce n’est qu’après cela que je sortis, mais tout hébété. Je pris ensuite une échelle pour descendre et de laquelle je tombai; d’ailleurs j’eus une luxation au pied. Mais j’arrivai quand même à sortir et à rejoindre mes compagnons à qui je dis: « Je ne partirai qu’après avoir entendu le héraut funèbre… » En effet, je ne quittai l’endroit qu’après avoir entendu l’annonce de la mort d’ Abu Rafi’, le grand marchand des gens du Hidjaz. Sur ce, je me levai, sans ressentir nulle fatigue. Nous arrivâmes auprès du Prophète et nous le mîmes au courant de ce qui s’était passé.»