D’après Zurâra, Sa’d Ibn Hichâm Ibn ‘Amir voulut combattre dans le sentier de Dieu. Arrivé à Médine, il rencontra quelques médinois qui le lui défendirent et l’informèrent qu’un groupe de six personnes eurent le même désir du vivant même du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) le leur interdit, en disant : « Vous ne me prenez pas pour un exemple à suivre? ». Quand ils l’avaient mis au courant, il (Sa’d) renoua sa liaison avec sa femme qu’il avait répudiée, au su et au vu des témoins. Il vint ensuite trouver Ibn ‘Abbâs qu’il interrogea au sujet de la prière de witr que l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait l’habitude d’accomplir. -« Savez-vous qui est la personne la plus informée sur la prière de witr du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)? », lui dit Ibn ‘Abbâs. -« Qui est-ce? ». -« C’est ‘Aïcha, va lui poser ta question, puis reviens m’informer de sa réponse ». -« Je suis allé donc la trouver, en route, j’ai passé par Hâkim Ibn ‘Aflah à qui j’ai demandé de m’accompagner chez elle ». Il dit, alors : « Je ne l’approcherai plus, car je l’avais défendue de rapporter quoi que ce soit au sujet du conflit séparant les deux clans, et pourtant elle a refusé et a continué de rapporter ». Ayant insisté auprès de lui, il consentit à m’accompagner chez ‘Aïcha. Nous rentrâmes chez elle sur son autorisation. Elle reconnut alors Hâkim et dit : « Est-ce toi? ». – « Oui », répondit-il. – « Qui t’accompagne? ». – « Sa’d Ibn Hichâm ». -« Qui est Hichâm? ». – « Le fils de ‘Amir ». Elle demanda la miséricorde auprès de Dieu en sa faveur et dit du bien de lui. D’après Qatâda -qui fut blessé le jour de ‘Uhud-, Sa’d dit : « Ô mère des Croyants, informe-moi du caractère du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) ». – « Ne récites-tu pas le Coran? ». -« Si ». – « Le caractère du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était inspiré par le Coran ». Quand je fus sur le point de partir, -décidant de ne jamais poser de question à personne jusqu’à ma mort, j’ai eu l’idée de lui dire : « Informe-moi de la prière nocturne que faisait le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui). – « Ne récites-tu pas la sourate commençant par ‘Ô toi, l’enveloppé (dans tes vêtements)’! ». – « Si ». – « Dieu le Très-Haut prescrit la prière nocturne dans les premiers versets de cette sourate. Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et ses compagnons l’effectuèrent pendant une année. Dieu n’a révélé la fin de cette sourate qu’après douze mois; quand enfin, Il révéla dans ses derniers versets l’allégement. Ainsi la prière nocturne devint-elle une œuvre supplémentaire, après avoir été une œuvre obligatoire ». -« Ô mère des Croyants, informe-moi de la prière de witr faite par l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui). -« Nous avions l’habitude de lui préparer son siwâk (frottoir à dents) et de l’eau pour ses ablutions. Dieu, selon Sa volonté, l’éveilla à n’importe quel moment de la nuit, il se frotta alors les dents, fit ses ablutions et pria neuf rak’a, au cours desquelles, il ne s’assit point qu’à la huitième. Au cours de cette dernière, il évoqua Dieu, Le loua et L’invoqua. Puis, il se tint debout sans faire le taslîm. Ensuite, il fit la neuvième rak’a, s’assit, glorifia Dieu, Le loua et L’invoqua, enfin il fit le taslîm de sorte que nous l’entendîmes. Après avoir fait le taslîm, étant assis, il pria deux rak’a. Voici les onze rak’a, ô mon fils. Quand le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) prit de l’âge et de l’embonpoint, il pria sept rak’a en procédant au cours des deux premières rak’a de la même façon qu’autrefois. Voici donc neuf rak’a, ô mon fils. L’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) quand il faisait une prière, aimait à la pratiquer durablement. Ainsi, s’il était vaincu par le sommeil ou par un mal quelconque l’empêchant de prier pendant la nuit, il faisait douze rak’a pendant le jour. Or il n’est point parvenu à ma connaissance que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) avait récité tout le Coran en une seule nuit, ou prié durant toute une nuit jusqu’au matin, ou jeûner durant tout un mois sauf au cours du ramadan ». J’allai ensuite trouver Ibn ‘Abbâs à qui j’ai transmis son récit. Il dit alors : « Elle a dit vrai, si jamais je fus l’un de ses proches ou j’eus l’autorisation de pénétrer chez elle, j’aurai dû la visiter pour qu’elle me répète ce récit de vive voix ». -« Si jamais j’étais au courant que tu n’étais pas autorisé à pénétrer chez elle, je ne t’aurais jamais transmis son récit », dit Sa’d.