D’après Abou Dharr (que Dieu l’agrée) : Al-‘Ahnaf Ibn Qays a dit : Je gagnai Médine et alors que j’étais assis parmi un groupe de Qoraychites, arriva un homme grossier de traits, d’aspect et de vêtements. Il s’adressa à eux en disant : « Annonce aux thésauriseurs (des biens et des fortunes qui ne s’acquittent pas de l’aumône légale) qu’on fera rougir dans le feu de la Géhenne pour les punir des pierres qu’on appliquera sur le mamelon de chacun d’eux, qu’on laissera là jusqu’à ce qu’elle pénètre la clavicule de son épaule; et qu’on posera ensuite sur sa clavicule jusqu’à ce qu’elle pénètre son mamelon; ce qui le fera trembler ». Ceci dit, les gens inclinèrent leur tête sans souffler mot. Quant à l’homme, il s’en alla et moi, de le suivre. Il s’installa auprès d’un pilier. Je lui dis : « Je crois que ces gens ont pris en horreur ce que tu leur avais dit ». – « Ceux-ci ne comprennent rien. Mon ami, Abou Al-Qâsim (paix et bénédiction de Dieu sur lui) m’appela un jour et me dit : « Vois-tu le mont ‘Uhud ? ». Alors, je regardai le soleil (pour savoir l’heure), car je pensai qu’il (paix et bénédiction de Dieu sur lui) voulait me charger de quelque mission, et je répondis : « Oui, je le vois ». – « Ah! reprit-il, je ne serais pas heureux de posséder une quantité d’or égale à la montagne de ‘Uhud, sinon que pour la dépenser toute en aumône et n’en conserver que trois dinars. Et voilà que ces gens-là, ajouta Abou Dharr, s’acharnent à amasser les biens de l’ici-bas sans penser ». Je lui dis alors : « Pourquoi ne demandes-tu pas de l’argent à tes coreligionnaires Qoraychites? ». – « Non, par Dieu! Je ne leur demanderai jamais des biens temporels ni ne leur expliquerai leur religion jusqu’à ce que j’aille rejoindre Dieu et Son Envoyé ».